Aujourd’hui, il n’y aura pas de podcast.

Aujourd’hui 1er juillet c’est la Fête du Canada mais beaucoup ici n’ont pas le cœur à fêter. Il y a ce malaise, ces voix, ces deuils, ces douleurs qui (re)font surface et se font entendre. On ne peut pas ne pas écouter ce qui longtemps n’a pas été entendu, on ne peut pas ignorer les sépultures non marquées des enfants arrachés à leurs familles et placés dans les pensionnats, on doit voir, lire, écouter, essayer de comprendre, apporter notre soutien face à la situation et les ressentis. 

Je ne suis pas encore Canadienne, mais quand j’ai décidé de venir ici il y a plusieurs années déjà, j’ai décidé d’embrasser la réalité de ce pays d’accueil. Je ne savais pas alors combien s’il était accueillant pour moi, il avait été et est encore hostile à d’autres. Je crois que les choses changent en ce moment. Mais les choses ne changent pas “d’elles-mêmes”, ne changent pas “toutes seules”. Les choses changent parce que les humains changent, agissent, s’entraident. 

Moi-même j’ai changé depuis que je suis arrivée ici, à la conquête de mes rêves comme d’autres avant moi. Mais n’avons-nous conquis que des rêves? Je sais que mon chemin est encore long, mon apprentissage imparfait, mais je suis là, volontaire pour bien faire. Ces derniers temps, j’ai multiplié les lectures et écoutes d’ouvrages féministes, j’ai découvert des auteures, je me suis sentie vibrer dans ces découvertes. Et puis il y a eu cet écho plus fort, l’écoféminisme, et puis la place de celleux qu’on n’entend pas parce qu’on se bouchait les oreilles de préjugés. Je suis en formation. J’apprends. 

Ce 1er juillet, je le dédie à en apprendre davantage sur les peuples autochtones. Hier me sont arrivés par la poste deux ouvrages que j’avais commandé la semaine passée : There’s something in the water et le recueil collectif de nouvelles Wapke. Ce sont mes lectures du jour. Je commencerai par eux.

J’ai découvert des jeunes artistes par le biais d’un article de CBC dont Morgan Toney ou Jayli Wolf. C’est ma bande-son pour aujourd’hui. Explorer ces univers musicaux, littéraires et sociologiques. Car pour moi, cette porte d’entrée me permet de comprendre : ces storytellers racontent leur histoire et entre raconteurs d’histoires, je crois pouvoir connecter plus facilement. Chacun sa façon, autant de bouches qui parlent, que de yeux qui lisent et d’oreilles qui écoutent pour rejoindre les croyances que nous avons en nous, les souffrances, les espoirs. J’essaie ce chemin. 

Aujourd’hui et les jours suivants, les semaines à venir, je prends cette voie.  Aujourd’hui il n’y aura pas de podcast, le micro est fermé car notre attention est tout ouïe.

juillet 01, 2021 — Hélène Lebon

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