Corriger sans modifier - Lebon Trait d'union

Par Hélène Lebon

Quand je relis un texte pour une personne de l’équipe, je mets des lunettes spéciales. Comme un filtre, une sorte de censure. Je cherche à sortir le meilleur du texte, sans dénaturer son autrice ou auteur et, surtout, sans y mettre mon style à moi. Comment pousser plus loin une production? Guider une réflexion sans ingérence? Que ce soit pour vos productions ou celle de votre équipe au travail, apprenez à corriger sans modifier!

Identifiez les «clés» de chacun

Tournures de phrases, tics de langage qui transparaissent, champs lexicaux: s’ils ne gênent pas la lecture et la compréhension, laissez-les! Même si vous n’auriez pas mis tel ou tel mot, vous n’êtes pas l’auteur, ce n’est pas VOTRE nom en bas de la publication. Au contraire, chacun a une couleur et c’est la richesse de la palette qui fait la force d’une équipe de rédaction! Par exemple, Marlène aime l’usage de tournures orales familières, Isabelle parsème ses textes de tournures québécoises savoureuses, Cheryl applique un français «langue seconde» soigné avec des références culturelles latino-américaines, etc. Autant de richesses et de particularités chez chaque membre de l’équipe, autant de couleurs à notre palette éditoriale!

Relevez les erreurs communes

Parmi nos habitudes de langage, il y a nos erreurs. Qui d’autre est fâché contre les participes passés (je ne dois pas être la seule)? Qui oublie souvent que les -scies (si) n’aiment pas les -raies (-rait)? Que les anglicismes sont des tournures inappropriées, quoi qu’on en pense? Bref, chaque autrice-auteur a sa bête noire. En tant que relecteur, identifiez-les pour pouvoir lire sans vous y buter, mais aussi pour aider la personne à en prendre conscience.

Faites preuve de «géométrie variable»

Utilisez la distance avec le texte, les événements relatés et la situation pour faire une lecture critique. Faites preuve d’esprit de synthèse sans pour autant faire d’excès de zèle. N’hésitez pas à demander des précisions à l’autrice-auteur car, parfois, souligner une anecdote qui lui paraissait banale peut aider à mieux apprécier la production. Mais à l’inverse aussi, soyez capable de faire une «méta-lecture» car, parfois, trop de détails nuisent à la puissance du message et à sa compréhension.

La bienveillance est le maître-mot

Envers soi comme relecteur, on peut manquer des choses, ne pas comment savoir dire certains points, mais aussi bienveillance envers la personne qui a produit le texte: ça nous tient parfois très à cœur et les conseils sont vus comme des critiques. Avec bienveillance, on peut dire et entendre bien des choses et, surtout, on s'améliore toujours et c’est bien là la clé de la relecture!

janvier 12, 2021 — Hélène Lebon

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