L’entrevue : comment être un bon interviewer? (1/2)
Par Hélène Lebon
Certaines personnes arrivent à sortir des informations pertinentes, à mettre en confiance, à obtenir des confessions. Comment font-elles? Du talent sans doute, mais aussi de la pratique et quelques conseils que vous pouvez appliquer sans tarder! Dans cette première partie sur l’entrevue, nous allons voir les bonnes pratiques en matière de questions.
1) Bannir les questions fermées (oui/non) ou les généralisations
Par exemple, «Êtes-vous content d’être ici?» vous emmènera moins loin que «Qu’est-ce que vous ressentez en ce moment?»
2) Posez des questions qui amorcent la réponse
Cela a l’air facile, mais pour être sûr que votre interviewé comprennent bien, vous pouvez lui donner des exemples et faire un mini «jeu de rôle». Ce point est essentiel, notamment si vous allez éditer l’entrevue. Par exemple, dites-lui «Si je vous dis "quel âge avez-vous?", répondez "J’ai 20 ans" et pas seulement "20 ans"». «Où êtes-vous né.e? Qu’avez-vous mangé ce matin?...» Et quand il ou elle a bien pris le pas d’amorcer ses réponses, vous pouvez commencer les questions de l’entrevue.
3) Ouvrez le champ des réponses dans vos questions
Plutôt que «Ce jour-là, vous avez fait telle chose....», essayez plutôt «Pouvez-vous me parler du jour où vous avez décidé de...» ou encore «Vous aviez l’habitude de faire ça, mais un jour...»
Ces réponses vous donnent un double avantage: vous ouvrez à la confession et vous créez chez votre interviewé une amorce de sa réponse.
3) Revenez sur la question
Vous savez que pour votre histoire et avec le profil de votre interviewé, il y a une ligne en particulier qu’il vous faut. Vous ne l’avez pas? Il y a eu un bruit intempestif ou soudain lors de sa réponse? La réponse est partielle? Reformulez, reposez la question, revenez sur le thème. Certains interviewés vont comprendre que vous cherchez quelque chose, d’autres, trop stressés, ne s’en rendront pas compte, mais au final, c’est pour le bien de la production que vous faites ça. Ne soyez pas gêné.e. Si votre interviewé est «coincé» ou intimidé, formulez la phrase selon ses dires pour l’aider à organiser son propos (mais ne lui faites pas dire ce qu’il n’a pas dit!)
4) Terminez en ouvrant le dialogue
Vous l’avez sans doute déjà entendu à la TV ou à la radio ou en podcast: «Voulez-vous ajouter quelque chose?» ou encore «Y a-t-il un point que je n’ai pas abordé et qui vous semble important?». Adaptez selon le contexte et l’interviewé, bien sûr, mais laissez-vous toujours la chance à une pépite, un scoop ou une nuance de percer votre entrevue.