la dinette en bois 1

Par Hélène Lebon

Il ne m’en faut pas beaucoup pour faire d’un espace mon chez-moi. Ça doit être mon côté bernard l’hermite - comprenez nomade de cœur et avaleuse de kilomètres. Comme l’animal change de coquille, je change de maison, VR, studio, peu importe. Ça ne me prend que mon “kit essentiel” qui a désormais un nouvel ajout: ma dînette en bois.

Avez-vous déjà mangé dans une dînette tout en bois? Assiette et couverts - bien sûr, couteau inclus - en érable s’il vous plaît, pour un plat sucré ou salé? C’est ma nouvelle joie, mon intérieur qui s’affine. Je vous passe le discours sur le plastique dont, bien sûr, j’ai limité la présence autour de moi. Il y a avec le bois une toute autre sensation. J’aime le contact avec la matière, l’attraction chaleureuse, le toucher doux de mon ensemble de Justenbois.

la dinette en bois

Mais il n’y a pas que la matière. Il y a la forme aussi. Hommage aux repas que l’on aime, cuillère et fourchette, portées à la bouche d’un geste élégant, “léger, souple et aérien”, m’a-t-on répété souvent dans mes jeunes années. Les couverts de Justenbois forment une onde dans le bois. Un seul beau morceau doux qui, comble de mon plaisir, se patine à l'habitude et se développe un caractère unique à l’usage qu’on en fait. Ce que l’on mange, palette gastronomique, à laver sans tarder, frotter doucement à l’eau tiède et au savon, marque la dînette. Il y a de l’humilité et de la gratitude qui m’entourent quand je mange désormais.

J’aime quand le génie de l’humain et le savoir-faire de ses mains se combinent. J'aime m'entourer d’intentions, d’objets dans lesquels quelqu’un a mis toute son expertise et la volonté d’être esthétique, utile et durable. Car ma vaisselle en bois peut durer longtemps si elle est bien entretenue. Si dans mes affaires de nomade je ne peux pas traîner tout ce qui me plaît, chaque chose qui m’accompagne est choisie avec soin. Chaque chose est à sa place et ce, où que j’aille.

Un si petit objet, un objet si courant de la vie, me direz-vous, c’est peut-être exagéré de lui donner tant d’importance. Mais pensons-y un instant. Il y a derrière mes couverts, les mains et le coeur artisans. Il y a, accueillie dans mon assiette, la nourriture maraîchère - à la fois un peu de gens et beaucoup de Nature. Il y a le temps retrouvé, la pause pour manger. Il y a “l’envie de bien faire” de bien du monde pour qu’arrive devant moi un repas qui me nourrisse. Jusqu’à moi, enfant de mes parents élevée avec soin et amour, mes parents qui m’ont appris le goût des belles choses et le respect du travail d’autrui, la passion du monde et la reconnaissance pour ce qui m’entoure.

la dinette en bois 1

J’aime ma dînette en bois. Ça ne change pas une vie, une dînette en bois. Mais ça embellit mes repas et mes journées. Et tout de go, comme ça, je lui ai fait une place dans mes affaires essentielles, qui me suivent de déménagement en voyage et de voyage en déplacement. Le tour de mon trousseau, à défaut du tour du monde? Je prépare ça bientôt...

octobre 23, 2020 — Hélène Lebon

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