La métaphore filée et le fil conducteur pour synthétiser efficacement

Par Cheryl Coello

Quand je suis arrivée chez moi avec un enregistrement d’entrevue de 4 heures et demie, je savais que j’allais rencontrer une difficulté majeure: synthétiser le tout et ne garder que l’essentiel pour mon article. Voilà que je devais résumer une histoire d’amour de six ans, confiée si généreusement par mes deux amies, dans un seul article. Good luck with that, comme on dit. Mais j’avais une piste. Presque à la fin de l’entrevue, Gaby -une des protagonistes-, m’a dit une phrase qui a beaucoup résonné dans ma tête: «Nous sommes restées ensemble contre vents et marées.» Immédiatement, je les ai imaginées sur un grand bateau, dans les bras l’une de l’autre, tenant la barre de toutes leurs forces. Quelle belle image!

Mais plus que belle, cette image était devenue la clé pour m’aider à construire mon texte et illustrer cette histoire d’amour, l’histoire de Gaby et Kaia, avec tous ses hauts et ses bas. J’ai dû organiser toute l’information que j’avais accumulée et j’ai décidé de le faire de manière chronologique, du moment où elles se sont rencontrées jusqu'à maintenant. J’ai décidé d’utiliser l’image du bateau comme métaphore filée, et j’ai fait des analogies pour connecter les moments différents de l’histoire. De cette façon, la décision d’émigrer correspondait à «lever l’ancre», les difficultés financières en tempêtes et les creux émotionnels, en obscurité. L’évolution de la relation de mes amies a été décrite comme un voyage dans mon storytelling et ça m’a aidée à avoir un résultat cohérent.

Indispensable:

Je dirais qu’il faut se faire un plan, surtout si l’on doit partir d’une quantité considérable d’informations. Le fil conducteur aide à articuler toutes les idées comme si on tricotait une pièce en crochet, avec la fluidité d’une rivière qui transite toute en ondulations, mais sans s'arrêter. Pour mon plan, j’ai pris des petites notes en résumant les moments clés de l’histoire et je les ai articulés avec des flèches; littéralement le fil conducteur. Tirets pour des citations ou mots importants. Cercles, étoiles… c’est aussi comme une carte. Personnellement, les éléments visuels m’aident à «lire» et structurer une histoire pour l’écrire ensuite. Mais le plus important: n’oubliez pas de la «dessiner» à votre goût. Imaginez votre histoire avec ses formes et ses couleurs; dessinez-la dans votre tête, elle n’en sera que plus articulée.