Ma maman, mon héroïne

Par Philippe Pelletier


Bonne fête Phil! Eh oui, aujourd’hui, je célèbre mon 30e anniversaire et je tenais à souffler mes bougies en célébrant une personne que j’admire et que j’aime de tout mon coeur, mon héroïne, ma maman. Après tout, le 25 février 1991 est une date qui a changé sa vie drastiquement. Une vie d’une jeune femme de 21 ans passionée pour la peinture et aux études universitaires pour devenir la super microbiologiste qu’elle est aujourd’hui. Cependant, LA vie lui préparait probablement la plus grosse période de sa vie, pour le bien et pour le pire. Alors, voici mon message d'admiration et d’amour pour ma mère, une femme qui, depuis 30 ans, a fait preuve de courage, de ténacité et de persévérance pour créer l’homme que je suis aujourd’hui. 

La tendre enfance - Moi, ma mère et mon père

Le 25 février 1991, à Québec, j’ai respiré ma première bouffée d’air et j’ai vu pour la première fois les yeux de ma mère et de mon père. Mon père, qui n’est plus présent dans ma vie à ce jour, est une des raisons pour lesquelles j’admire ma mère. En 1991, mon père avait 27 ans et travaillait dans un bar dans la ville de Québec. Clairement, mon papa n’était pas prêt à vivre sa paternité et, Dieu merci, je suis tombé sur une super maman. À cette époque, elle était étudiante à l’université en sciences pures et elle travaillait de nuit dans un casino. Elle faisait des heures épouvantables et d’énormes sacrifices pour que nous puissions survivre, elle et moi. Pendant ce temps, mon père vivait sa petite vie de bar et n’aidait pas ma mère à prendre soin de moi. Alors, vers mes 2-3 ans, elle a pris la décision de devenir mère monoparentale et elle a quitté mon père, que je n’ai pas revu jusqu’à mes 20 ans. 

Notre arrivée à Montréal - Moi et ma mère

Après avoir quitté mon père, ma maman a continué de persévérer, a fini ses études et elle était prête à vivre sa vie d’adulte. Elle a pu se dénicher un emploi en alimentation et sa carrière de microbiologiste a débuté. À cette époque, nous voyagions en autobus et je me souviendrai toujours de l’achat de sa première voiture, une Pontiac Firefly rouge, car on pouvait lire toute sa fierté sur son visage. Je m’en souviens surtout aussi parce que je m’étais fendu le front sur un des présentoirs (eh oui). Il faut croire que j’étais trop excité que ma maman ait sa voiture! Cependant, malgré toutes ces victoires, ses relations amoureuses n’avaient pas fini de lui donner du mal à retordre. Sans entrer dans les détails, une de ses relations lui a littéralement tout fait perdre et elle a dû se rebâtir. Heureusement, ma famille était là pour la soutenir, alors, je vous en remercie, famille Pelletier! Ensuite, ma mère a eu une offre d’emploi à Longueuil et elle a décidé de l’accepter et de déménager. À cette époque, je vivais avec mes grands-parents et ma mère faisait l’aller-retour entre Montréal-Québec à chaque fin de semaine, pendant la crise du verglas de 1998. La petite Firefly rouge était tenace, tout comme la conductrice. Au printemps, j’ai pu dire au revoir à ma ville natale et bonjour à Montréal, plus précisément à Sainte-Julie. 

Montréal - Moi, ma mère et mon nouveau père

Ma première impression lorsque je suis arrivé à Sainte-Julie: «Maman, est-ce qu’on est en Floride?» Eh oui, la différence de températures entre Québec et Montréal est assez drastique des fois haha. Tout en découvrant mutuellement notre nouvelle vie, nouvelle école pour moi, nouveaux amis pour nous deux, ma mère a rencontré une amie à son travail. Chaque vendredi, nous allions chez cette amie dont l’amoureux faisait un jam musical dans le sous-sol. Pendant que je jouais au Nintendo 64 et que ma maman était avec ses amis, un homme est venu me parler et a fini par me demander si ma mère était célibataire. Moi, ayant une bonne vibe avec ce monsieur en question, je lui réponds: «Non, je n’ai pas de papa.» Sur le chemin du retour, je parle de cette personne à ma mère et puisque nous étions tout près de la Saint-Valentin, ma mère et lui décident d’avoir une date et, boum!, nouvelle relation amoureuse! Cet homme, Stéphane, a été le premier homme de ma vie qui a pris soin de moi et de ma mère. Alors, à l’été de mes 8 ans, au bout du quai du chalet de mes grands-parents, je lui demande: «Stéphane, est-ce que tu veux être mon papa?» Naturellement, il a accepté et, maintenant, il est mon père et je remercie la vie de cette rencontre et, surtout, merci papa d’être là pour nous. Après, j’ai vécu l'arrivée de mon (demi) frère à mes 11 ans et de ma (demie) sœur à mes 15 ans et nos vies avançaient comme sur des roulettes... jusqu’à mes 20 ans. 

Le retour du père biologique et le début de mon admiration pour ma mère.

En allant prendre l’autobus en sortant du travail, j’ouvre Facebook et je vois qu’une personne inconnue m’écrit: «Yo Buddy.» Rapidement, j’ai compris qu’il s’agissait de mon père biologique. Alors, je décide d’appeler ma mère et je lui dis: «Maman, va voir tes messages sur Facebook.» Deux minutes plus tard, elle me dit: «Je ne peux pas te parler en ce moment» et elle me raccroche au nez, chose qu’elle ne fait jamais. Pour vous mettre en contexte, ma maman n’a jamais été contre le fait que je revois mon père et elle n'a jamais rien dit de mal sur lui. En arrivant à la maison, je comprends qu’il s’agit bien de lui et nous avons eu une grosse conversation. À ce moment-là et avec une maturité d’adulte, j’ai commencé à ressentir que ma mère souffrait. Malgré cela, elle m’a donné le choix de rencontrer mon père et de lui parler sur Facebook, chose que j’ai faite. C’est là que j'ai réalisé à quel point j'ai été chanceux d’avoir cette mère. Au travers de mes conversations avec mon père, j’ai compris pourquoi il n’avait pas pris soin de nous et qu’il était préférable qu’il ne soit pas dans ma vie. Par respect pour ma mère, je ne vais pas entrer dans les détails, mais j’ai pu sentir une énorme souffrance provenant de ma mère et j'étais extrêmement fâché envers mon vrai père. Mon admiration profonde pour ma mère a commencé à cet instant. On s’entend, nous admirons tous nos parents en quelque sorte, mais le fait qu’elle a protégé l’image de mon père biologique et qu’elle a gardé toute cette souffrance pendant 20 ans... Maman, je te lève mon chapeau! 

Maman, je t’aime <3 

Aujourd’hui, j’ai 30 ans, le même âge que ma mère quand elle a rencontré Stéphane. Depuis que je suis adulte et depuis mes découvertes au sujet de mon père, j’ai une admiration incroyable envers ma mère et elle est toujours une motivation pour moi lorsque je vis des moments difficiles. Les quatre dernières années de ma vie n’ont pas été faciles, surtout à cause de ma dépression. Pendant cette période, je me disais: «Merde, Phil, relève-toi! Tu as 28 ans et tu n’as pas un enfant de 7 ans à supporter!» Aujourd’hui, je suis assez mature pour comprendre ce qu’elle a fait pour moi et tous les sacrifices qu’elle a dû faire pour m'élever. Aujourd’hui, j’ai la chance de pouvoir écrire ce texte avec les traits-d’unions parce que tu m’as montré à être l’homme que je suis aujourd’hui. Un homme honnête, bienveillant, qui ne lâche pas le bateau et qui va aller jusqu’au bout. Si j’écrivais un livre sur chaque moment où mon entourage me complimente sur mes bonnes actions et que je leur dis: «Dites merci à ma maman aussi ;)», on aurait une belle trilogie. C’est grâce à ces valeurs que la vie m'a donné la chance de rencontrer le bon monde dans les dernières années et d’être maintenant bien entouré.

Un jour, maman, je vais être en mesure de te donner tout ce que tu m’as donné et te permettre ainsi de te reconnecter avec tes vraies passions et de profiter de la vie comme tu le mérites. Maman, sois fière de ce que tu as fait durant 30 ans. Je t’admire. Je t’aime du plus profond de mon cœur. Et pour toujours, tu resteras mon héroïne.
février 25, 2021 — Philippe Pelletier

Commentaires

Nancy Lévesque

Nancy Lévesque dit :

Philippe

Je suis très fiere et heureuse de lire l’hommage que tu écris pour ta mère et ma meilleure ami depuis plus de trente ans.

Merci Philippe.

Tu as de magnifiques valeurs et tu es le digne fils de ta mère.

Je vous embrasse tous
J’ai très hâte de vous revoir
Xxx

Laisser un commentaire

Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d’être publiés.