Lebon-Trait-dunion-Short-crop-top-bikini-alouette

Par Isabelle Millaire


Enfin, le soleil. Pas le soleil qui fait juste éclairer comme en hiver. Non, non! Le soleil chaud. Qui dore la peau. Et rend brûlante l’asphalte. Le soleil qui éblouit et qui réjouit. Ah, oui! Le soleil d’été qui nous réveille tôt et nous fait veiller tard. Celui que les enfants aiment tant car il est synonyme de jeux d’eau ou dans l’eau entre ami(e)s. Celui que les hommes aiment car il invite à cuisiner dehors (Ah, l’homme et son barbecue!).

Mais les femmes, aiment-elles autant le soleil que les hommes et les gamins? En vieillissant, et même un peu avant pour certaines, je ne suis pas sûre. Car le beau temps appelle la jambe longue et le short court. Le maillot échancré ou le bikini sexy. Joli tant qu’il est sur la mannequin. Une mannequin de chair ou de plastique toute lisse. Mais moi, je ne suis pas « toute lisse »! Ma peau a vécu. Elle a brûlé au soleil. Gercé au froid. N’a pas été crémée religieusement tous les soirs au sortir de la douche (sérieux, c’est bien trop looong!) Je n’ai pas non plus bu les huit verres d’eau recommandés pour avoir le teint clair. Ni fait régulièrement de masque contour des yeux pour faire disparaître poches, ridules, cernes et que sais-je encore! Non. Ma peau blême au sortir de l’hiver me donne des allures fantomatiques. Mes deux grossesses ont laissé des traces.

Mon âge se lit dans les marques que le temps a laissées sur ma peau. Varices. Vergetures. Rides. Peau d’orange. Petit mou. Mon teint est parfois brouillé par la fatigue. Ma repousse capillaire est de plus en plus parsemée de cheveux blancs et rêches. Et mes pieds auraient bien besoin d’un pédicure pour faire oublier leur rudesse. Mais vous savez quoi? Cet été, je veux lâcher prise. Je veux juste être moi. Celle que mon homme trouve encore belle après 15 ans. Celle que mes enfants se réjouissent de retrouver le matin… peu importe l’état de son brushing!

Oui, ça fesse fort la première fois que tu entends que tes cuisses sont confortables… Il apparaît donc que leur mollesse qui me désespère les rend moelleuses ! Le choc passé, j’ai caressé les cheveux de mon Lou qui s’y était accoté, sur mes cuisses ramollies par les années. Et il s’est finalement assoupi. Semble-t-il que mes cuisses confortables apaisent. Rassurent. C’est-tu pas un super pouvoir ça ?

Cet été, je veux cesser de me regarder sévèrement. De me déprécier. De me comparer. De me cacher. Je veux, comme l’inspirante chroniqueuse et auteure Guylaine Guay sur notre photo, porter le maillot qui me plaît par son confort et ses couleurs. Je veux troquer le jeans d’été (dont la seule différence majeure avec celui des autres saisons est sa couleur plus pâle ou plus punchée!) pour le short décontracté. Je veux opter pour la camisole en me foutant royalement de mes triceps gélatineux (tu sais, cette partie de ton bras qui pend et qui bouge quand tu fais bye-bye?)

L’été, c’est bien trop court pour m’en faire avec ce que j’ai l’air ! Je ne sais plus qui est le sage qui a dit : « Regarde ailleurs si t’es pas content ! » Je veux appliquer cette maxime. Me vêtir à mon goût, pas à celui des autres. Je veux pleinement assumer ce corps qui me sert si bien depuis des années. Je ne sais pas si, en deux mois, je serai en mesure de la trouver belle, mon enveloppe corporelle. Mais je veux l’accepter pour ce qu’elle est. Comme elle est.
Cet été, je veux être bien. Point.

juillet 04, 2019 — Isabelle Millaire

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