Le Talent - Podcast - LEBON Trait d'union

Plutôt que de sortir de grandes citations sur le sujet, je crois que parfois, pour parler bonheur, talent et sans doute aussi de l’audace que ca prend pour réaliser ses rêves ou du moins, ce qu’on veut vraiment faire, rien ne vaut des exemples concrets. Plutôt que de donner un concept dogmatique tout cuit dans le bec, je suis partisane du cheminement, que chacun prenne ce qui lui serve, s’inspire ou tout simplement s’évade un instant par ses propres réflexions. Marlène, notre artiste, m’accompagne dans ces questionnements!

Parce qu’elle illustre bien cette complexité dans toutes ces interactions de créer, travailler, avoir un talent, en vivre, avoir osé en vivre, et être plutôt heureuse, je voulais qu’on explore ensemble et en revenant sur son parcours, ce que ça prend pour trouver sa place et se sentir « sur son x » . 

 

Les études, une fondation révélatrice

Révélatrice de ce qu’on aime - parce qu’on spécialise son champ d’expertise, ou révélatrice d’un héritage culturel et familial, - on étudie parfois ce qui semble « convenable », les études sont un passage, une période de grands changements et d’autonomie de l’individu qui affirme et affine ce qui l’anime.

  • Premier constat : petite, Marlène avait des pinceaux et des crayons pour meilleurs amis : parfois, nos passions nous viennent de loin, dès l’enfance, mais ça n’est pas toujours le cas. Quoiqu’il en soit, se rappelle-t-on de ce qui nous animait? Est-ce qu’on peut s’en détacher facilement?
  • Deuxième constat : l’achat de la paix sociale nous fait parfois prendre des détours : l’architecture pouvait sembler une voie « acceptable » pour exprimer le côté artistique de Marlène, quelque chose de professionnalisant, de rassurant car le débouché est assez prévisible et garanti.
  • Troisième constat : parfois, les détours comme les explorations vont déboucher sur autre chose et c’est très bien comme ça. Diplômée des Beaux-Arts, Marlène s’affirme.

En France, mon invitée a commencé à vendre des toiles en galerie, une anecdote et un monsieur passionné à la clé, elle se souvient du côté grisant de cette valorisation. Mais après ça, la vie en a décidé autrement...

Le départ au Canada

Elle décide de suivre son amoureux Florent qui part étudier au Canada. Trois jours après son diplôme, elle quitte la France et arrive à Montréal, qui sonne comme le début d’une nouvelle phase dans laquelle sa créativité et sa vocation son mises à mal.

  • La réalité financière la rattrape, pas le temps de prendre son temps : il faut trouver une job.
  • La réalité de nouvelle arrivante est un stress qui n’est pas propice à créer pour Marlène.
  • Elle arrive ici mais sans connaissance des circuits de l’art québécois et ses démarches auprès de quelques galeries restent plutôt infructueuses, ce qui ne l’encourage pas.

Une job en boutique

Quelques jours après son arrivée, elle décroche un job de vendeuse dans une boutique du Vieux-Montréal. Elle connaissait le quartier qu’elle avait visité la première fois où Flo et elle étaient venus en vacances. Un quartier à l’air très « européen ». Et là je voudrais qu’on s’arrête un instant. Trouver une job, c’est tout à fait louable, car il y a des réalités, des « platitudes » selon le point de vue qu’on adopte, comme payer ses factures, son épicerie et son loyer. Mais dans ce contexte, j’ai demandé à Marlène:

  • Est-ce que tu étais heureuse dans ta job?
  • Est-ce que ton côté artiste était comblé?
  • Est-ce que tu te voyais y rester?

Plutôt dans la négative question développement personnel, Marlène explique combien cette job, est cependant devenu un ancrage dans sa nouvelle vie de l’autre côté de l’Atlantique. Des grosses semaines en période touristique, des collègues et une routine, un salaire qui rentre.

Le tournant LTDU

Marlène rejoint l’équipe de Lebon Trait d’union en janvier 2020. Qu’est-ce qui lui est passé par la tête pour faire le saut et laisser sa job au magasin? Ce n’est jamais facile de quitter une routine pour quelque chose d’inconnu et ce, même s’il y a des irritants dans notre quotidien. Dans son cas, c’était en plus le seul emploi qu’elle avait eu depuis son arrivée au Canada.

Elle a aussi sauter dans l’aventure avec nous en ayant conscience que parmi les tâches qui l’attendait, elle en aurait à apprendre de nouvelles, des choses qu’elle n’avait jamais, dans un cadre - en tant que travailleur autonome - qu’elle n’avait jamais essayé. Qu’est-ce qui nous pousse dans le vide? La peur de l’échec? Le besoin de renouveau? L’envie de nouveaux défis? Un peu tout ça à la fois peut-être, l’important est encore de se poser la question. A quel moment elle a choisi le risque, le nouveau versus le salaire fixe, la routine d’avant? Y-a-t-il eu un déclencheur? Une accumulation? Comment se passe cette conciliation travail/créativité?

Pour Marlène, comme pour plusieurs d’entre nous, l’avis des proches est très important à l’aube de prendre une décision et d’amorcer un changement de vie. « Moi je préfère leur dire quand c’est fait, parce que leur avis a beaucoup de poids sinon» s’exclame Marlène. Et s’il est vrai que consulter ceux qu’on aime peut nous aiguiller quand on se sent perdu, mais c’est encore nous-mêmes qui allons vivre avec la décision!

La révolution Paparmanes

Dans sa vie professionnelle, le mandat que nous faisons pour les Menthes Rito est venu donner un nouveau tournant à sa job. Pour donner un peu le contexte aux gens qui nous écoutent, nous appuyons des clients dans leur storytelling comme on dit en bon français. Parmi eux, nous avons l’usine des fameuses paparmanes pour qui elle a créé une toute une nouvelle identité et des petits personnages.

  • Peut-on dessiner sur commande? Est-ce qu’elle sent que son talent est exploité ou qu’elle exploite son talent?
  • Les limites culturelles France/Québec sont-elles une limite dans son travail, même si nous sommes toute une équipe derrière?
  • Est ce que l’humour est universel quand on mêle des confiseries aux sujets traités?
  • Est ce que c’est en dessinant qu’on nourrit son crayon?
  • Rôle social d’avoir une job et des collègues vs un processus solitaire quand tu es artiste / insertion dans la société : comment a-t-elle trouvé son équilibre dans notre fonctionnement à distance avec une équipe sur plusieurs continents?

Quand on clôt ce podcast, je me dis que Marlène est une artiste au travail en fait, dans une job qui nourrit son processus créatif. Et elle repart ravie, d’autres idées de menthes à dessiner en tête et de blagues à écrire, Marlène et ses petits cheveux blonds, son humour décapant et sa très chouette façon de s’adapter qui font fi de la peur qui habituellement nous dresse entre nos rêves et nous. Un bel ajout à notre joyeuse bande pour sûr, car on y gagne sans doute plus qu’elle encore à nous entourer de professionnels passionnés, toujours prêts à se lancer dans de nouveaux projets. Dans notre ADN, chez Lebon Trait d’union, on se plait à repousser les frontières de ce qui se fait et briser les plafonds de verre. Notre plus belle réussite d’équipe et d’entrepreneurs ? Donner à chacun cette liberté d’exprimer son talent et l’exploiter - mais gentiment c’est promis! Partager la recette du bonheur, c’est créer l’occasion d’un joyeux festin entre tous.

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La musique du podcast

©️ Music: Suemarr, Songbook Vol.5: suemarr.com

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Pour ceux qui ne le savent pas encore, Suemarr a fait la musique de Midnight Diner: Tokyo stories et c’est comme ça que je l’ai découvert, contacté et que nous sommes allés le rencontrer au Japon! Le documentaire sort bientôt!

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©️ 2020, LEBON Trait d’union

juin 10, 2020 — Hélène Lebon