Devant l'école de plongée sous-marine à Boca Chica

Par Hélène Lebon

Récit d’un baptême de plongée sous-marine où Moby Dick est un poisson clown, car la République dominicaine a des fonds marins de rêve que je recommande. Récit d’un instant à la plage car dans ma tête, les voyages restent intemporels et si j’ai un peu bu la tasse dans cette aventure, tout finit bien.

La boutique de plongée, porte d’entrée à la mer

La fille vient de l’Utah. Un peu voûtée, encombrée par ses longs bras maigres, sa nonchalance lui donne un air mignon malgré son sourire équestre. Elle aurait presque pu faire Miss America, fille blonde et mince, quasi-archétypale plutôt que de tenir l’accueil de la boutique Ocean Diving. Elle me fait essayer patiemment plusieurs combinaisons sans se défaire de sa bonne humeur. La courbure de mes hanches ne va pas de pair avec ma taille et mes bras. Il fait chaud, il fait humide et rien ne sent vraiment bon dans le vestiaire de la boutique de plongée. Ni vraiment mauvais non plus, mais on suffoque. Finalement une combi fera l’affaire, assortie de palmes trouvées presque du premier coup et d’un masque à ma taille.

L’entraînement rudimentaire, l’expédition sécuritaire

On s’entraîne dans la piscine avant LA plongée sous-marine en pleine mer. Autrement dit, on voit les rudiments de la respiration à la bouteille, oui non, up and down, on racle le fond du bassin avec nos palmes, vraiment hâte de se jeter dans la mer. Hop dans le bateau! 1, 2, 3 ou 3, 2, 1 je ne sais plus. Je suis à l’eau, la bouteille ne pèse plus rien. Les vagues envahissent ma face, j’ai du mal à mettre mon appareil pour respirer. Tu filmes tout ça, l’instructeur attend. Finalement on explore le petit bassin de coraux et de poissons presque fluos. Ils vont vite et c’est beau. Ça vaut bien tous les maux d’oreilles, le stress que l’eau s’infiltre dans mon masque et mes lentilles, ça vaut bien de nager côte à côte en se tenant la main.

entrainement en piscine avant d'aller plonger en mer

Le ballet des fonds marins, les dessous de la République dominicaine

Sous l’eau, la bonhomie de notre instructeur de plongée s’efface. Il me fait penser à un poisson lune-dauphin très gracieux. Il respire à peine et on voit juste quelques bulles s’échapper de son équipement. Il est calme et avec ses mouvements lents presque langoureux, on dirait qu’il se déhanche au gré des courants. On dirait vraiment qu’il est amoureux de la mer et quand il plonge, c’est pour mieux danser avec elle. Dans le “bassin débutant” - c’est-à-dire une zone naturelle à la topographie optimale pour l’observation d’espèces marines et peu profonde -, je fais de la plongée sous-marine. Je paie une visite aux poissons, je me paie la traite aquatique, le fun dans le tapis de sable et je regarde les coraux. J’avale rien que je ne puisse pas garder. C’est beau la mer. Des fois, je reviens à mon mal d’oreille et ma crainte de l’eau dans le masque mais quand même, c’est beau la mer avec toi.

bateau ocean diving boca chica

Les bulles et le sel, le retour à la plage

Toi, tu respires vite. Tu fais plein de bulles, tu vides ta réserve d’air, on remonte sur le bateau, j’ai envie de vomir et on ne trouve pas les deux Chinois partis plonger de leur côté. Le guide doit aussi les ramener. On trouve les deux Chinois, étudiants à Toronto. On rentre, j’ai moins envie de vomir, mais je fixe quand même la côte. Je cuis sans le savoir. Je trouve ça très beau et en même temps, j’ai très hâte de rentrer me rincer. J’aime la mer mais pas son sel. On rentre, je me rince. Tu fais voler le drone, dérange des oiseaux, amuse le mec monté pieds nus et machette à la ceinture pour tailler le cocotier devant la boutique de plongée. Le gars fait coucou, il sourit comme s’il était le roi du monde et il faut dire qu’à ce moment-là, il en a vraiment l’air. Je prends des séquences vidéos de mon bord. Le chauffeur attend. On repart vers l’hôtel. La petite américaine de l’accueil, tombée amoureuse du fils de la famille italienne qui tient cette business de plongée dominicaine n’est plus là. Bye Miss America de Boca Chica. Bye Boca Chica, tes couleurs criardes et tes façades décrépies, là où la plage est plus belle qu’à notre hôtel Hodelpa, mais les alentours moins sympas. Bye les poissons, la mer et les vacances, bye-bye et à une prochaine fois.

 

août 30, 2019 — Hélène Lebon
Balises: Voyage

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