Le Changement

Par Joanna Gence


Récemment, j’ai écrit sur l’ironie de toute cette situation, mais aujourd’hui, je veux parler de tous ces petits changements que nous sommes en train de vivre et qui vont sûrement influencer plein de choses dans nos vies, même si on ne le réalise pas encore.

Cette crise de la Covid-19 a eu pas mal de conséquences et ça nous a amenés à réaliser des choses aussi. Comme le fait que beaucoup de personnes peuvent travailler à la maison et n’ont pas besoin de se rendre sur leur lieu de travail tous les jours pour être productives. Ou encore, contrairement à ce que certaines personnes pensent, il n’y a pas de sous-métier et si notre société peut fonctionner correctement en ce moment, c’est grâce aux gens qui continuent de travailler malgré le danger actuel. (MERCI!)

Mais aujourd’hui, en faisant une marche matinale, je me suis rendu compte qu’on allait sûrement devoir revoir plein de petites choses dans nos vies. Comme le fait de participer à des activités où nous sommes en foule, par exemple. En faisant ma marche, j’en suis arrivée à regarder les gens de travers dès que quelqu’un passait près de moi et je pense que ce n’est pas près de changer… J’ai l’impression qu’on ne pourra plus jamais aller dans un endroit public comme avant sans être parano. Rien qu’imaginer reprendre les transports en commun me donne la nausée!

Avant la distanciation sociale

C’est pareil pour l’hygiène. Si je me lavais les mains normalement avant, je suis en train de devenir une véritable obsédée de la propreté! Je me lave tellement les mains qu’elles sont maintenant abîmées, douloureuses et pleines de tâches. Pour rappel, je vis en colocation alors dès que je touche une poignée de porte ou n’importe quelle surface que d’autres ont pu toucher avant moi, j’ai un moment de dégoût et un sentiment d’urgence. Je ne vous raconte pas l’organisation que c’est de faire la cuisine maintenant! Quand je dois toucher le frigo, les réglages du four ou encore les tiroirs, la seule chose à laquelle je pense c’est: VITE, SAVON! C’est une vraie obsession et je suis sûre que je ne suis pas la seule.

Dans un sens, ça nous aidera à réduire la gastro plus tard si on garde tous cette habitude, mais en même temps, c’est devenu dur de vivre avec des gens, parce que j’ai constamment envie de tout nettoyer à la Javel ou j’ouvre les portes avec mes manches comme une folle…

Puis, il y a aussi des choses comme faire la bise. Personnellement, je n’aime pas trop ça alors on va dire que ça m’arrangera bien si on arrête de le faire, mais en même temps, c’est une chose tellement ancrée en France que si cette pratique disparaît, j’ai presque l’impression qu’une partie de notre identité disparaîtra avec!

Pendant le confinement, il y a aussi ceux qui se découvrent de nouvelles passions. Je suis sûre que vous avez vu passer des apprentis boulangers/pâtissiers sur vos réseaux sociaux… Du coup, j’ai fini par me dire que, peut-être qu’après cette crise, les gens auront envie de changer de carrière pour se lancer dans des choses qui les rendent heureux au quotidien, qui sait!

Pour ma part, même si je ne me suis pas mise à la cuisine plus que d’ordinaire, je dois avouer que je n’ai pas pu m’empêcher de me dire que dans le futur, j’aimerais bien avoir mon jardin avec un petit potager et ma poule qui pond des œufs. Je n’aime pas être dépendante des autres, alors de réaliser que ma faim repose à 100% sur l’exportation et le bon vouloir des commerces, je dois avouer que ça m’a fait réfléchir!

En espérant que cette crise, qui durera je-ne-sais-combien-de-temps, nous aidera aussi à changer de véritables problèmes comme le réchauffement climatique ou les inégalités salariales de certaines professions. Et en espérant aussi qu’une fois qu’on pourra sortir, je n’agresserai personne dans la rue si on s’approche trop de moi...

avril 22, 2020 — Joanna Gence

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