Aller faire l’épicerie… avec des gants!

Par Isabelle Millaire


Les consignes gouvernementales sont claires et plutôt simples: éviter les sorties non essentielles dans des lieux publics.

Je veux bien rester chez moi le plus possible, mais vient un moment ou le frigo vide nous invite à partir à l’aventure. Oui, oui, partir à l’aventure! Aller à l’épicerie la peur au ventre et les gants aux mains! Partir à l’épicerie seule. Dire non aux enfants qui veulent venir. Les laisser à la maison avec l’homme qui tente de siester, eux qui, pourtant, aiment bien courir dans les allées. Avant de partir faire l’épicerie, se questionner: j’irai à la caisse libre-service ou à la caisse avec caissière? Entre moi et la caissière, clairement pas deux mètres de distance! Alors ce sera la caisse libre-service. Mais cette caisse, plein de doigts potentiellement contaminés la pitonnent… Réfléchir. Euréka! J’enfile mes gants de course: je n’aurai pas à les enlever quand viendra le temps de toucher l’écran tactile. Et ils finiront au lavage au retour.

Au Maxi, alors que la distanciation sociale n'était pas encore un concept connu.

Se stationner au Maxi et avoir envie de repartir. Il y a beaucoup trop d’autos à mon goût. Se répéter, le temps de se rendre au panier: «Ça va aller. Garder mes gants. Ne pas me toucher le visage.» Évaluer mentalement la distance qui me sépare de la dame qui prend le panier dans la file à côté de moi. Reculer vivement avec le mien, de panier. Me trouver un peu freak. Mais bon, mieux vaut être un peu freak par les temps qui courent, non?

Un ado-employé passe une lingette désinfectante sur la poignée de mon panier. Le trouver un peu proche de moi… Je pousse mon panier comme je tiendrais une arme: droit devant moi, en regardant autour de moi que personne n’entre dans ma bulle de protection/prévention. Réaliser que choisir ses cantaloups en même temps que surveiller ses arrières, c’est pas évident! Faire l’épicerie comme on va à la guerre. Les sens en éveil et du feu dans les yeux. Traverser les allées comme si c’étaient des tranchées.

Prendre un sac de lait. Puis deux. Pas envie de revenir souvent ici! Arriver enfin à la caisse. Sortir, soulagée, de ce lieu à hauts risques.

Mais l’épopée est loin d’être finie. Au retour: place à la décontamination!

To be continued…

mars 26, 2020 — Isabelle Millaire
Balises: Réflexions

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