Seconde main pour une seconde vie

Par Marlène Lefebvre


Depuis le plus lointain que je me souvienne, j’ai toujours tout récupéré, partout, tout le temps. Un ami l’autre fois me disait que j’étais un peu une “cassos” (BS pour les Québécois qui nous lisent) à faire les poubelles. Alors non mon petit, je ne “fais pas les poubelles”, ton arête de poisson ou ta bouteille de shampoing vide ne m'intéresse pas. Moi, je vais plus dans la déco ou autres auxquels je sais qu’une seconde vie les attend chez Tata Marlène.

Seconde main pour une seconde vie

La seconde main, c’est le fait d’être le second, troisième, quatrième ou plus, propriétaire de quelque chose. Ce quelque chose, ça peut être un peu de tout: décoration, vêtement, livre, nourriture… de tout! Pourquoi je suis friande de ceci? On ne peut pas dire que je ne suis pas une consommatrice des grandes enseignes de distribution, même si je ne suis pas pour non plus. Mais je trouve tellement plus intéressant de redonner une seconde chance à ce “quelque chose” qui pourrait encore avoir de longues années à vivre.

En faisant le tour de chez moi, je pense que 75% des choses que je (nous) possède ont déjà vécu de grandes histoires avant d'atterrir ici, sans que mon appartement ressemble au logement de Dame Ginette (oui, encore une belle référence que je vous présente là! ). Et quelle agréable sensation d’entendre les gens qui entrent chez moi me dire: “Il est beau ton appart! T’as eu ça où?” Mes réponses sont diverses! Dans la rue, évidemment, mais aussi Village des Valeurs, Renaissance, (les Emmaüs d’ici), ventes de garages, Kijiji (Le Bon Coin), MarketPlace de Facebook, Geev… Alors franchement, avoir une petite beauté originale (pas IKEA que tout l’monde a t’sais), pas chère voire gratuite, s’imaginer leur ancienne vie et se réapproprier leur nouvelle… C’est un oui, Tata Marlène valide!

Après, vous avez tout ce qui est vêtements, mais ça m'attire moins maintenant que par le passé. C’est une belle tendance qui commence à prendre de la place: friperies (même si les prix sont de plus en plus… No thanks!), les dépôts-ventes encore une fois, puis aussi Vinted ou Bon Magasinage au Québec! De belles petites pépites à dénicher par ici aussi! Par contre, les vêtements dans la rue, c’est non pour moi. À vrai dire, tout ce qui est tissu, c’est non. J’ai beaucoup trop peur des punaises de lit. Puis... enfin non. BREF.

Je vais vous parler de mon TOP-trouvailles qui se trouvent chez moi, et vous conter le coup de coeur que nous avons eu mutuellement lors de notre première rencontre, mes affaires et moi.

Mon petit bureau d’écolier

Celui-ci, c’est un cadeau de mon Jules. Trouvé sur Kijiji. Il est beau. Il est magnifique… mais je ne l’utilise pas. Mes cuisses ne voulant coopérer en se tassant pour passer entre la chaise et le bureau lui-même. Alors j’y entrepose des petits trucs dedans, et des jolies plantes dessus. C’est vraiment un bel objet de déco. Je l’adore. Dans mon ancien appartement, qui était trop petit, il n’était pas du tout mis en valeur, et restait souvent caché par une pile de vêtements (oups). Mais maintenant, il fait partie intégrante de mon salon. Je l’aime! (mes cuisses moins)

Mon espace de travail

Geev. Vous connaissez Geev? Application uniquement de dons. Pas mal plus répandue en France, mais elle arrive doucement au Québec. Bouffe ou objets en tout genre. Il faut un peu plus chercher pour trouver… jusqu’à ce que mon bureau apparaisse. La photo ne le met pas à son avantage: il est dehors, sous un escalier, les pieds dans une petite neige de novembre. “À donner, venir chercher au croisement XX”. Ni une ni deux, Jules et moi allons tenter notre chance, voir s'il est toujours là. Et il y est! Go dans l’auto, c’est parti mon kiki. Quelques chocs, de belles écritures au feutre... C’est sûr, il a vécu ce petit! Je lui promets une vie plus paisible chez moi.

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Mon mur de cadres et mon rocking chair

Mes cadres viennent pour la plupart des trottoirs, mon rocking chair d’une vente de garage (pour 5$ il me semble!) Un changement d’affiches et un petit coup de ponçage pour ma jolie chaise: le tour est joué et le salon changé!

Mes chaises

Les chaises, c’est clairement ce petit quelque chose qui me ferait monter ma propre boutique. Genre “Les Chaises de Marlène”. Je pourrais en ramener 100x plus si j’avais assez de paires de fesses pour qu’elles soient utilisées. Et de place aussi. Deux de celles-ci ont été trouvées sur un trottoir (oui, la meilleure place pour les trouvailles!), les deux autres, c’est un bistro qui fermait qui s’en séparait. Alors j’en ai pris deux! (d’ailleurs, ce cher ami qui aime à dire que je fais les poubelles a acheté les mêmes, en jaune, à moitié prix dans un grand magasin car elles étaient abîmées! ahah). J’aime beaucoup dépareiller les chaises. Plus d’histoires, plus de styles, moins d’unicité et plus d’originalité!

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Ma plante

Je ne pariais pas grand-chose sur cette beauté. Marketplace, “à donner” à deux pas de chez moi. Alors, je suis allée la chercher, elle, sa tige, ses deux feuilles et sa motte de terre dans un sac en plastique. Replantée avec amour dans un joli pot, cette maudite n’a rien donné pendant près de 2 ans. Puis le printemps 2020 est arrivé, avec son soleil (oui bah, faut au moins lui donner ça à 2020...) et sa chaleur (je donne tout ce que j’ai, mais précisons quand même qu’ici, à Montréal, le mois de mai, ça a été du -10° au début et alerte canicule à la fin...) Enfin bref. Cette jolie continue de pousser, pour ma plus grande fierté!

Ma dernière grande trouvaille, THE chaise

Quand quelqu’un me donne quelque chose, ou que je trouve quelque chose dans la rue, si je le prends, c’est toujours parce que ça me plaît ou que je sais que j’en ferais bon usage. Disons que je préfère laisser aux autres si je n’en vois pas l’utilité pour moi. Il y a une bonne semaine, en rentrant chez moi, une chaise. Encore une, me direz-vous. Mais pas n’importe laquelle, une Wassily. Je la connais plutôt bien, entre études d’architecture et d’art, ma face est telle que j’ai des étoiles à la place des yeux, comme le smiley. Je gare la voiture 20 mètres plus loin, je sors pour aller voir la chaise. Pas le temps de réfléchir qu’elle se trouvait déjà dans mes bras. J’ai eu un peu de mal à la rentrer de par ses dimensions, mais il fallait que ça passe. Arrivée à l’appart, je nettoie de fond en comble mon objet d’art. Il est très beau, très gros, très abîmé. Et ne va pas du tout dans mon intérieur. Là, je me dis qu’il irait peut-être mieux chez quelqu’un d’autre en fait. Jules rentre le soir, et finalement n’a pas le même regard que moi sur cette beauté puisque ses premiers mots sont exactement “C’est quoi cette horreur?”. Évidemment, je ris.

Seconde main pour une seconde vie THE chaise

La jolie passera alors la nuit dans notre salon, mais n’aura pas le temps de s’acclimater puisque dès le lendemain matin, elle trouvera sa place sur Kijiji. Il a fallu 3 heures pour que deux personnes me contactent pour acheter la chaise. Mon plus beau coup finalement. Alors oui, j’aurais pu à mon tour la mettre sur le trottoir mais... Vous savez ce que c’est: quand c’est gratuit, c’est bon à prendre, mais quand ça peut être payant, c’est bon à vendre!

C’est la première fois que je faisais ça: trouver quelque chose dans la rue et le vendre. C’était un peu le jackpot. Et finalement, je vois cette tendance de plus en plus sur mes réseaux sociaux: des instagrams dédiés à la vente d’objets dit “vintage”. Tu vas dans ton Emmaüs, tu achètes une chaise (oui, toujours les chaises) à 5$ et tu la revends 25. Bon, évidemment, on parle d’une chaise qui a quelque chose, pas un truc moche et sans vie. Enfin, vous voyez le genre. Va pas essayer de revendre une chaise IKEA 25 dollars alors qu’elle est encore en magasin pour le même prix.. Un peu de jugeote!

J'espère que cet article (à lire) vous aura fait ouvrir les yeux sur les articles (à découvrir) que l’on peut trouver dans la rue et, qui sait, vous les faire ouvrir sur la beauté de ce que peut vous offrir la rue! Puis, si ça ne vous tente pas, pas grave: d’autres personnes passeront et se chargeront du cas de ces objets oubliés! Cheryl m’a parlé de son expérience avec la seconde main, tout à fait différente de la mienne, mais avec la même intention; je vous invite à lire son article dès qu’il sortira, vous allez voir que là aussi, ça manque pas de jugeote!

septembre 23, 2020 — Marlène Lefebvre

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