L’entrevue : comment être un bon interviewer? (2/2)

Par Hélène Lebon

Votre rôle est clé et ne se limite pas à poser des questions! Écoute active, bonne préparation, répartie; tout se travaille! 


1) Vos interactions non verbales font toute la différence!
Gardez le silence lorsque votre invité.e parle. Vous ne voulez pas être la ponctuation sonore qui va couper son discours. 

2) Votre engagement corporel doit parler pour vous.
Hochement de tête, regard empathique, mimiques; tout est bon pour montrer à votre interlocuteur que vous écoutez. Et, oui, parfois plus que dans un «dialogue» classique où les échanges verbaux vont bon train. 

3) Sachez-en plus que ce que vous demanderez.
Ça, de toutes mes années de journalisme et d’entrevues, de tous les tête-à-tête que j’ai eus, peu importe la personne en face, la culture ou la langue parlée pour l’entrevue, c’est le meilleur conseil que je puisse vous donner. Situations, dates, événements, personnages impliqués, littérature autour du sujet, ça vous permettra d’élargir le champ des possibles de vos questions, ça vous donne des munitions pour une meilleure répartie et vous pouvez ainsi écouter activement votre interviewé sans devoir chercher dans vos notes tel détail ou telle info. 

4) Traduisez le langage d’expert.
Apprenez tout ce que vous pouvez, maîtrisez votre sujet, sachez les mots techniques, les points clés et, ensuite, dans l’art difficile du débutant, «déjargonisez», parlez à monsieur et madame Tout-le-Monde. Certaines mises en contexte de la part de votre expert ou témoin sont importantes de sa bouche directement plutôt que de votre explication, mais rappelez-vous que vous transmettez pour informer, assurez-vous donc d’être compris(e). 

5) «Aucune question n’est indiscrète, seule la réponse l’est parfois»
Je tiens ça d’un de mes profs de journalisme à l’université. Comprenez que si vous ne posez pas votre question lors de l’entrevue, vous n’aurez peut-être plus la chance de la poser. Et aussi que votre travail est de poser les questions, dans le but d’en faire découvrir davantage, pas de répondre. À votre interlocuteur de choisir jusqu’où il s’ouvre à vous. 

6) «Off the record» et «On the record», la différence est grande!
Parfois, dans la confiance de n’être pas repris ou cité, votre interlocuteur va expliquer des détails, faire des déclarations croustillantes ou pertinentes. Mais ne reprenez pas ce qu’il vous dit «off the record», c’est-à-dire quand il n’est pas «officiellement en entrevue». C’est important car, sinon, plus personne ne voudra vous parler, que ce soit comme «source» ou comme interviewé. À vous, comme interviewer, de bien tracer et définir cette ligne. 

Voilà! Cette poignée de conseils vous permettra peut-être d’aller plus loin dans l’art de poser vos questions et de mener des entrevues! Gardez-les en tête et lancez-vous! Pratique, écoute et intérêt sont vos meilleurs amis. Tout le monde perfectionne ensuite une technique ou un ton qui lui est propre; à vous de trouver le vôtre! 

mars 23, 2021 — Hélène Lebon

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