L’appel de la nature

Par Isabelle Millaire


Dring! «Allô, ici la nature. Viens me voir; ça va te faire du bien.»

Si seulement ça pouvait se passer réellement de cette façon! Malheureusement, le téléphone ne sonne pas de la sorte. Pas chez moi, en tout cas!

La semaine dernière, je voulais aller aux pommes. Le verger Irda est tout près et on y trouve des pommes Honeycrisp et Gala, deux variétés qui font l’unanimité chez moi. Je propose à ma gang d’aller cueillir des pommes. Je dois d’abord préciser qu’on y était allés, la semaine d’avant, dans un verger sympa, mais où on ne trouvait pas mes sortes de pommes. Bref, les enfants ne voulaient pas revenir et l’homme, pas tant non plus. Plutôt que d’insister et de finir tous bougons dans l’auto, j’ai décidé d’y aller seule. Comme une grande. J’ai dû «me parler» en voyant la longue file de voitures pour accéder au site: «Tu n’es pas pressée. Tu as tout ton temps. C’est samedi. Il fait beau. Enjoy!» Et j’ai enjoyé. Beaucoup. Je tournais les pommes pour les décrocher et je souriais. C’est beau, un pommier. C’est beau, un verger. Il y avait une petite brise parfaite avec le chaud soleil d’automne. L’air sentait bon les pommes et «le vert». Vous savez, cette odeur qu’on a dans la forêt, pas juste une odeur de sapinage, une odeur d’herbe, de plantes, de mousse, de terre…

Je suis revenue avec deux sacs bien remplis. Des pommes juteuses. Sucrées. Et une carte de membre pour le mont Saint-Bruno. Que je compte bien utiliser. Je me suis fait la promesse d’y retourner cet automne. Voir les couleurs. Entendre le bruissement des feuilles mortes sous mes souliers. Respirer l’odeur de mousse. Cette odeur verte que j’aime tant. Entendre les oiseaux et les chercher des yeux. Et, qui sait, j’aurai peut-être la chance d’échanger un regard avec un chevreuil!

Pour plusieurs d’entre nous, la nature a un effet apaisant. Personnellement, la nature me fait respirer un grand coup. Comme si en contact avec son immensité, je réalisais la futilité de certains problèmes, la fragilité de la (ma) vie. La beauté à couper le souffle des arbres, des montagnes et de la mer. J’aime marcher dans la nature. Que ce soit au bord de l’eau ou au mont Saint-Bruno.

J’ai toutefois tendance à oublier que j’aime marcher dans la nature. Pourtant, il y a quelques années, quand on me demandait quelles activités je pratiquais, je répondais spontanément: la randonnée.

Post-partum, la marche m’était salutaire. Je partais, avec la poussette, faire de longues promenades. OK, parfois, les pleurs de mon Lou écourtaient la promenade. Ou alors, je m’installais sur un banc de parc ou une bordure de trottoir pour allaiter et je repartais. Je n’avais pas de téléphone cellulaire à l’époque, alors j’étais seule avec les bruits de la ville. Et les babillages de bébé Lou s’il ne dormait pas. Certes, il ne s’agissait pas ici de balade dans la nature profonde, mais d’une bonne bouffée d’air qui m’aérait l’esprit. Sortir. Bouger. Respirer. J’en avais besoin.

J’ai la chance d’habiter une ville ou il y a beaucoup d’arbres. De verdure. Et plusieurs personnes qui fleurissent leur parterre. Ça fait du bien aux yeux. Au cœur.

Comme je disais, j’ai tendance à oublier que la nature me fait du bien. À moins de partir avec les enfants, j’ai rarement ce réflexe « d’aller prendre l’air » et pourtant!

 

Photo de couverture par Nicolas Gemme

octobre 05, 2020 — Isabelle Millaire

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