
Cargaison poétique, mois 6, jour 19
Par Hélène Lebon
Le vent s’engouffre
Dans mon sourire béat.
Enfin, l’été est là.
Au port de mon coeur détaché
Les amarres amères
Ont coulé avec l’hiver.
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Dégoupille la valve
Des sanglots longs de l’été
Car l’automne à la porte ne va
Pas moins pleurer.
Mouche ton nez avec l’eau saline
Et pisse dans la mer si tu veux
Ta goutte se noit
Pareille à tes exploits
Mais toi au moins, toi tu sauras.
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L’été qui m’ébouriffe
Pénètre la peau que je lui expose.
À l’océan lancinant
Mes côtes incertaines
Cherchent un phare sans collision.
As-tu un soupir que
J’peux te voler? J’ai déjà bouffé
Toute ma dose de vitamine D
Comme un champion
En manque de ring.
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Vas-y la mer, la plage, les petites
Bestioles de sable,
Vas-y le sel qui colle, le soleil
Qui brûle, le vent qui saoule,
Vas-y l’été sur la côte,
fais donc le malin car
J’ai besoin de ton insolence
Pour oublier l’hiver.
Fais comme si le reste n’existait pas
Il n’y a que toi qui compte
Dans cette folie, j’embarque avec toi.
Go with les flots my friend.
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Et puis le soleil, les fleurs, les papillons
Ont débarqué dans mon jardin.
Et puis les sandales, les cafés glacés
Ont envahi mes photos
De l’album saisonnier que je me compose
Dans l’ivresse des jours heureux.
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Marcher au soleil
N’est plus pénible et je dois
À la bouée météorologique
L’humeur égayée
Qui sourit sur mes jours
Allongés.
Fin du naufrage saisonnier.
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Ici l’été n’est pas chaud.
Il est chaleureux.
Pas de sueur, pas de puanteur,
Pas d’exposition inutile.
Pas de torpeur. L’été est bref, vif,
il retape l’hiver mais
L’Atlantique règne, besogneux et fier.
Ici l’été est bref, vif,
La route, attentive je le sais
Guette le prochain bateau.
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J’ai suivi du regard,
Hypnotisée
Le bourdon hagard
Bouffer l’été exagéré.
Fruits conserve confiture
Avale la saison en fermeture,
Salut bye, see you next year
Ou bien never.